apocalypse nau
En cette fin d'été atroce, pleine du pus de la saison touristique, alors que les premières pluies se font attendre et que les plantes meurent dans notre jardin par ailleurs promis à la destruction du plan quinquennal des infrastructures, je suis en train de devenir à moitié folle. La honte me dévore, mais il y a dans l'exhibitionnisme de la détresse comme un certain fruit défendu. Je suis victime d'une grande gueule, dont je dépends en tout, et qui passe ses nerfs bien entamés sur mon sytème nerveux déjà détruit. C'est comme les micro-secondes juste avant l'accident, où l'on voit défiler toute sa vie comme au ralenti, alors que les choses se précipitent. Je crois qu'il vaudrait mieux que je m'en aille. Mais mes affaires sont toutes emballées dans la nouvelle maison, et les places d'avion sont aussi rares que chères. D'abord aller à Barcelone et ensuite peut-être en France. Mais que ferais-je là-bas? Je suis sans famille, ou plutôt j'en ai une, mais je ne peux leur demander de l'aide qu'à partir du moment où je me suis transformée en légume. Quand ma grande gueule est tombée dans le coma, ma chère soeur m'a délicatement écrit noir sur blanc que j'étais partie à 15 ans et que par conséquent, je ne pouvais pas revenir chez ceux qui m'ont élevée. Les crises auxquelles me soumet l'autre risquent cependant d'accélèrer le processus dégénératif. Peut-être vaudrait-il mieux partir les yeux fermés, sans savoir sur quel chemin je m'engage. Bordel. Jamais je ne me suis sentie si paumée, si dépourvue de ressources et de solutions... Chers amis qui lisez ce blog, ne vous affollez pas, je suis de l'école dramatique sans doute, j'ai besoin de plonger au fond du puits, là où c'est tout noir, afin de pouvoir refaire surface. Avec toutes mes excuses.