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MIRALL MOGUT* (*miroir flou; catalan): le blog de Fred Romano
2 avril 2005

accoutumance

Je ne suis pas accro à l'écriture, je ne me sens pas forcée d'en faire chaque fois plus. Néanmoins, les très rares fois où mon bureau remplit un autre office (comme de servir de chambre à mon beau-fils -eh oui, il faut bien l'appeller ainsi-) les mauvaises plantes (comme certains oignons non comestibles aux énormes tubercules qui vampirisent mes chétives plantations) sentent passer le mauvais moment. Fort heureusement pour mon mari, le climat méditerranéen offre toute une gamme de mauvaises plantes extrêmement résistantes, aux tubercules qui vont se coincer entre les pierres voire -pire!sacrilège!-entre les racines des arbres. Je rentre du jardin épuisée, il est 1h de l'après-midi, le prince charmant continue à ronfler et son père-poule ne veut lui opposer aucune contrainte, il le voit si peu. A 13h30, le gamin de 17ans ouvre un oeil et demande des corn-flakes du fond de son lit. Le père essaye ensuite de lui parler d'avenir, évidemment il est maladroit et insiste trop, raconte ses vieilles batailles d'un temps révolu alors que le môme, bien à l'aise dans son rôle de demoiselle courtisée, répond mécaniquement en regardant les dessins animés, sans même se donner la peine de dissimuler son désintérêt total. Vu du dehors, ça ressemble à de l'esclavagisme. Ça me rend trop triste alors je file me réfugier dans mon bureau, à moitié enseveli sous son caos de slips sales et de baskets puantes. Enfin, il s'en va mardi. Il me suffit juste de retenir ma respiration jusque-là. Je souffre un peu pour mon mari, car le pathétique de la situation ne lui échappe plus, il ne trouve plus de mensonges qui lui permettent de déguiser ce fils en super-héros. Moi pour ma part je suis assez contente de n'avoir pas à bouger le petit doigt et de pouvoir me consacrer à ce blog et à d'autres écrits, tandis que dans le salon, les garçons s'entraînent à la communication subaquatique. Néanmoins je ne me réjouis pas, il y a trop de souffrances par en-dessous. Ce môme presqu'autiste ne doit pas être très bien dans sa peau. Mais parfois je crois que cette compassion est déplacée, car ce petit n'est rien de plus que le produit de la sous-culture, accro à la télé et à la junk food, ce n'est pas étonnant qu'il n'ait pas grand-chose à dire. 

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