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MIRALL MOGUT* (*miroir flou; catalan): le blog de Fred Romano
26 juin 2005

30º la nuit

Ça y est, l'été a commencé. Toute conversation sur l'île commence obligatoirement par les mots: "pfff, qué calor". C'est très difficile d'écrire et je ne supporte pas l'air con. Alors je m'y mets très tôt le matin (lever 7h, quand la rosée de la nuit ne s'est pas encore évaporée) et le reste du temps je ne songe qu'à nager et plonger, avec quelques intermèdes sous le parasol. La mer commence à se réchauffer, bien qu'elle n'ait pas encore acquis la consistance de soupe qu'elle ressasse au mois d'août. En vérité, la mer est délicieuse, bien qu'il faille déjà plonger pour se rouler dans les courants frais. Un peu plus de poissons que l'année dernière, et les algues invasives n'ont pas encore détruit les champs de posidonies, qui, bien que son espace vital se réduise, n'en résistent pas moins, agitant leur chevelure brune au fond des eaux. Je me sens délicieusement bien dans l'eau, sous l'eau. Je peux me déplacer comme avant et n'éprouve aucune des difficultés qui entravent ma marche sur terre. Alors je chante des hymnes à la joie aux poissons, je les poursuis parfois, les posidonies chatouillant mon ventre nu. Car bien entendu dans l'eau, je suis nue comme un ver. Formentera est la seule île européenne où toutes les plages sont nudistes, donc avec un petit groupe d'amis nous avons mis en marche une campagne de diffamation des maillots de bains, qui n'a que très peu d'écho auprès des italiens, obsédés par l'exhibition de leurs maillots Prada ou D&G. Le problème, c'est qu'ils ont envahi nos plages et que maintenant sur certaines (les plus proches d'Ibiza), nous ne pouvons même plus être nus tranquilles et innocents, tant les regards des "vêtus" nous rhabillent. Mais nous les aurons, fasse-t-il pour cela se livrer à de gigantesques autodafés de bikinis... A bientôt sur la plage,chers amis et robots du Nord de l'Europe, nous vous réserverons tous les étrons canins, les poux et la gale, sans oublier les sacs en plastique que vos collègues vacanciers précoces ont semé sur nos palges.

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