Pénible fin d'année
Absolument ruinée, et sans le moindre futur professionnel. En Espagne, ils ont un système spécial pensé pour les invalides de Formentera. Si par malchance ceux-ci ont le désir fou de s'inscrire à l'Inem (équivalent ibère de l'anpe française), on les prie de prendre le bateau (le fameux bateau avec escalier sans accès pour invalides) afin d'aller à l'île voisine pour une... vidéo-conférence avec la spécialiste des invalides qui veulent travailler, basée à Palma! Pourquoi nous oblige-t-on à nous rendre dans une île voisine pour effectuer une connection qui en principe et par définition, peut s'effectuer de n'importe où. Cerise sur le gateau: lorsque je m'assied enfin, après 1 heure en salle d'attente, sur la chaise destinée à la vidéo-conférence, c'est pour voir la spécialiste s'absenter. Lorsque je demande des explications, on me répond en soufflant "Mais enfin! Elle est partie déjeuner!" Il est 11 heures. Je demande à avoir le même type d'emploi, mais on me conseille de demander "concierge" (je parle couramment trois langues, j'en contrôle une dizaine, je suis programmatrice de langage informatique, mais non, pour moi, ce sera "concierge" et c'est une abrutie qui fait des fautes d'espagnol et qui ne sait pas se servir d'un ordinateur qui me balance ça avec son fameux sourire de consolation). De surcroît, tous ces efforts ne me permettent même pas d'escompter une petite rente, mais ils me sont indispensables pour demander une bourse. Je suis en train d'achever une espèce de roman policier, mais sans ánimo. Je suis découragée. Je ne vois pas comment m'en sortir...