En partance

Après un mois d'inquiétudes diverses et plusieurs semaines de sécheresse exemplaire, nous sommes en partance, déjà détachés de ce qui fait notre quotidien. J'ai vraiment hâte de monter sur le bateau, puis de chercher en Etrurie les eaux apaisantes. Pendant un mois, nous redeviendrons sauvages, sur les pentes boisées du mont Amiata. Finis les documentaires écoeurants, comme celui sur le "trash vortex" du Pacifique Nord. Il est un lieu de l'océan, loin de toute terre et même de toute route, un territoire marin aussi grand que l'Australie. On pourrait penser qu'il s'agit là d'une réserve où se retrouveraient tous les animaux marins qui craignent l'homme. Ou encore un lieu où la faune et la flore marine auraient pu miraculeusement se régénérer. Or, lorsqu'on y prélève un seau d'eau de mer, il présente moins de plancton que de... plastique! En effet, les courants miraculeux de l'océan n'avaient pas prévu autant de saloperie en provenance d'une seule et même espèce animale, l'homme. C'est ainsi que le complexe système de courants du Pacifique a abouti au 21 ème siècle à ce gigantesque dépôtoir flottant, venu tant d'Asie que d'Amérique. Félicitations à tous. Ce monde se transormera en une gigantesque gerbe d'ordures. Quant à moi, je me félicite, une fois de plus, de ne pas avoir égoïstement mis au monde de futurs petits malheureux. Espérons que la réincarnation ne soit qu'une illusion...