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MIRALL MOGUT* (*miroir flou; catalan): le blog de Fred Romano
5 janvier 2007

Début d'année difficile

Bien qu'ayant réussi à éviter les fêtes de fin d'année, je ne réussis pas à éviter la déprime de janvier. L'hiver n'a jamais été ma saison, lorsque je vivais plus au Nord, je m'arrangeais toujours pour m'en aller, loin, sous les Tropiques. Maintenant je ne peux plus bouger seule. Finis les voyages au bout du monde. Ce qu'ils me manquent! Bien que je sache que le monde merveilleux que j'ai visité n'est plus, bien que le site de Delphes ait été grillagé, par exemple, quand j'avais connu la liberté des statues dans leur champ d'oliviers avec vue sur la baie, bien que Bali ait été colonisée par les australiens et les surfers, bien qu'on ait construit un barrage sur la Narmada River et qu'on veuille engloutir ses sublimes gorges de marble bleu. En hiver c'est plus dur, le froid me rentre de partout et je n'arrive jamais à me réchauffer complètement, sauf au lit sous la couette de plume. Ce n'est pas un brillant début d'année, je le reconnais mais parfois quand ça va mal j'en profite pour faire des bilans, une activité dangereuse dans ma situation d'écrivain maudite,  malade et handicapée... Merde, j'ai pourtant le profil hyper-médiatique alors j'aimerais bien que cette année mon travail soit reconnu, même pas encensé, non simplement reconnu et payé. Allez, je sais bien que je ne crois pas aux comptes de fées, je sais que 70% des écrivains ne sont pas publiés et 70% de ceux qui sont publiés ne gagnent pas leur vie, je sais que le vrai travail d'écrivain moderne ne se joue plus sur les mots mais dans les salons, je sais que je n'habite pas dans le pays où on parle la langue dans laquelle j'écris... Je me demande pourquoi avec tous ces obstacles je passe tant de temps devant mon ordinateur, à essayer de me faire comprendre quand je devrais chercher à me vendre. Je me sens stupidement romantique, dans une époque où je suis hors-jeu, déplacée... Pour le premier quartier descendant de la lune 2007, je n'ai plus d'énergie, je ne sais plus où je vais. Je sens bien que ce roman en espagnol est un mensonge, un mensonge joliment travaillé, mais un mensonge tout de même, car je n'ai pas encore le même niveau en espagnol qu'en français, je n'ai pas les mêmes plaisirs en travaillant, mes textes espagnols ne me surprennent pas encore, c'est une histoire extremement subtile et triste. Mais je m'accroche, comme une naufragée...

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Commentaires
J
Oui, accroche-toi, Fred !!!<br /> <br /> La nostalgie n'est plus ce qu'elle était !<br /> <br /> Le climat non plus...il n'a pas encore neigé dans mon état, je ne sais pas si l'on a jamais vu cela avant...
F
Histoire il était une fois de lancer une bouée de fraternité, par ces temps de grisaille pagaille sur Paname qui perd aussi de son charme… !<br /> Nous sommes au moins trois scribouilleurs du cru, avec notre personnalité et nos fictions tous azimuts qui forgent nos mots et nos phrases pour donner existence à nos personnages contre vent et marrée. <br /> Je ne peux qu’approuver Fred, le ressenti de ton déni d’écrit vaine, puisque en fête (un peu de joie, bordel dans ce torrent de lamentation si je peux me permettre), tu as déjà publié et tu continueras de publier. Il faut juste se colleter à la dure réalité que tu as déjà décrite dans l’un de tes précédents papiers sur ton blog. Le monde de l’édition appartient aux médias et à deux ou trois zigues qui s’amusent comme des fous de se torcher le nombril pour leur propre petit plaisir de publier de la médiocrité en batteries jusqu’à ce que les lingots rentrent et que le cheptel en redemande.<br /> Nous ne dansons pas au bal dans ce concert, encore heureux. C’est pourquoi il faut nous nous préserver et nous soutenir les unes les uns les autres.<br /> Il n’y a rien de déshonorant d’être édité à compte d’éditeur sous forme de souscription. Je l’ai déjà été pour mon premier roman et je le serai encore….<br /> Même un tout petit éditeur peut être présent à un grand salon tel le prochain salon de Paname en mars prochain ou participer à de petits salons O combien fraternels !<br /> Puisque les médias vus et entendus nous boudent, les salons peuvent nous permettre de rencontrer du monde et qui plus est, un monde de lectrices et de lecteurs. Pourquoi bouder notre plaisir de cette rencontre fraternelle ?<br /> <br /> Courage les aminches et accrochez-vous au bastingage. La vie est formidable quant à sa table de travail on crée des univers qui nous rassemblent. Et qui se ressemblent s’assemblent dans un élan de joie et de solidarité dans un vaste réseau fusionnel.<br /> J’espère vous avoir apporté à toutes les deux la contagion de mon optimisme.<br /> <br /> Franck
D
Ta détresse n'appelle pas de mots, vains. Simplement te dire, dans le soir, avec mes yeux fatigués qui me piquent pour me punir peut-être de trop écrire, te dire : "Il a quelqu'une dans la nuit vraiment très fraîche et humide du Berry, qui pense à toi". On a eu jusqu'à -8/-9° la nuit, et maintenant c'est 4° la nuit, 10° le jour : avec une humidité à 75%, ça paraît de la douceur mais ça glace les os et ça fait grincer les vieillles articulations douloureuses. <br /> Je n'ai pas envie d'aller me coucher car l'endormissement est de nouveau devenu un cauchemar : il y a trois ans je veillais mon fils. Je vais fermer mes yeux qui n'en peuvent plus et écouter de la musique... jusqu'à ce que la fatigue s'impose.<br /> Question édition et reconnaissance, on est mal barrés tous autant que nous soyons si on ne fréquente pas les salons parisiens... La souscription pour mon livre marche bien, mais c'est une démarche lourde... je fais la manche... <br /> Bon, je t'embrasse fort fort. Tiens bon.
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